Le pont de pies dans la pratique du Qi Gong
Le pont de pies est une technique souvent utilisée lors de notre pratique du Qi Gong. L’image des pies célestes reliant la terre et le ciel symbolisent l’action de la langue reliant le méridien YIN du vaisseau conception au méridien YANG du vaisseau gouverneur. D’autre part le choix de cet oiseau noir et blanc symbolisant le YIN et le YANG n’est sans doute pas là par hasard, le blanc YANG représentant le ciel, le noir YIN la terre.
La Légende de la tisserande et du bouvier
La légende raconte que l’Empereur céleste avait sept filles. Elles rivalisaient toutes d’intelligence, de beauté et d’habileté. La plus jeune, d’une grande gentillesse, était également experte en tissage. Tout le monde l’appelait donc la tisserande. Chaque jour elle accomplissait sa tache en confectionnant de magnifiques étoffes. Bien sur, ce n’étaient pas des tissus ordinaires, mais des toiles célestes. Ainsi chaque fois que nous pouvions contempler un magnifique couché de soleil, c’était en fait un nouveau chef d’œuvre de la tisserande. Aucun artisan ne pouvait rivaliser avec son habileté et son ardeur au travail. Chaque jour elle tissait ainsi de nouvelle étoffes, faisant de chaque ciel en chaque saison un spectacle merveilleux.
Cependant, la jeune tisserande se sentait souvent seule dans son royaume céleste. Aussi elle était parfois saisie d’envie en regardant notre monde, ou hommes et femmes vaquaient gaiement à leurs occupations. Ne pouvant résister, elle descendit un jour avec ses sœurs pour se baigner dans une rivière claire et scintillante.
Non loin de là, vivait un jeune orphelin. Il exerçait le métier de bouvier et faisait paître les bœufs dans la vallée. Il travaillait dur du matin au soir et n’avait jamais rencontré l’amour. Seule l’amitié d’un vieux buffle le réconfortait au fil des jours.
La rencontre
Un jour de dur labeur, le bouvier décida d’emmener le vieux buffle au prés de la rivière pour l’abreuver. C’est ainsi qu’il découvrit les sept jeunes filles s’ébattant joyeusement dans l’eau claire. Elle étaient toutes merveilleusement belles mais sa préférence se porta immédiatement sur la plus jeune. Elle avait les cheveux relevés en chignon, le sourire rayonnant et les yeux pétillants. Les courbes de son corps et de son visage étaient parfaites.
Le jeune bouvier fut aussitôt éperdument amoureux de la jeune fille. Il restait en extase devant tant de beauté, et sa timidité le paralysait. Comprenant alors les sentiments qui assaillaient le cœur du bouvier, le vieux buffles lui glissa à l’oreille ” Va prendre les habits que la jeune fille a laissés prés de l’arbre, et elle deviendra ta femme”
Le bouvier décida de suivre les conseils du buffle. Il s’élança et ramassa les habits de la Tisserande. Effrayées par cette apparition, toutes les jeunes filles se sauvèrent dans le ciel en se rhabillant. Seule la jeune tisserande resta dans l’eau pour se dissimuler. Inutile de préciser qu’elle bouillonnait de colère
– Rendez moi mes habits immédiatement ! hurlait la tisserande.
– D’accord, si vous acceptez de devenir ma femme ! répondit le Bouvier d’un air éperdument amoureux.
Naissance de l'amour
La jeune fille bouillonnait de colère face à ce jeune homme insolent. Toutefois, le regard sincère du jeune bouvier atténua progressivement la fureur de la tisserande. Elle ne tarda donc pas à trouver le jeune homme tendre et plein de charme. Comme toutes les jeunes filles, elle rêvait d’un amour romantique. Elle brava donc l’éducation sévère de l’Empereur céleste, et renonça à sa vie ennuyeuse de princesse pour accéder à la demande du jeune homme.
Le bouvier et la tisserande devinrent alors un couple inséparable. L’homme travaillait aux champs pendant que sa femme tissait. Elle enseigna également ses techniques à de nombreuses filles du village. Elles surent alors confectionner à leurs tours de magnifiques étoffes et les technique de tissage répandirent ainsi à travers le monde.
La vengeance de l'Empereur
Les années passèrent dans un bonheur sans nuage. La Tisserande et le Bouvier donnèrent naissance à un garçon et une fille. Cependant, la vie terrestre de la princesse ne tarda pas a être rapportée aux oreilles de l’Empereur céleste. Celui entra dans une fureur terrible. Il ne pouvait tolérer que sa fille n’ai pas respecté la loi céleste. Il envoya aussitôt un démon se saisir de la princesse pour la ramener au ciel. La Tisserande fut ainsi séparée de son mari et de ses enfants.
La tisserande pleurait de désespoir sur le chemin du palais céleste. De son coté, le bouvier ne pouvait accepter la perte de sa femme. Il décida de partir a sa recherche avec ses deux enfants.
Voyant qu’il allait la rattraper, la femme de l’Empereur céleste agita la main. Une large rivière apparu pour barrer la route au bouvier.
La voie lactée était née. Le bouvier et la tisserande, isolés de part et d’autre, se regardaient sans pouvoir se réunir.
Le pont de pies se forme
Le bouvier ne pouvait se résoudre à quitter le bord de la rivière. Il restait prostré avec ses enfants. sur l’autre rive, la tisserande désespérée regardait les flots les larmes aux yeux. Elle refusait de tisser malgré les ordres de sont père et jurait qu’elle allait se laisser mourir. Devant leur douleur et leur détermination, l’Empereur céleste dut faire des concessions. Il leur permit donc de se retrouver une fois par an.
Depuis, chaque année, le septième jour du septième mois du calendrier lunaire, les pies célestes se regroupent pour former un pont. La tisserande peut ainsi retrouver le bouvier et leurs enfants le temps d’une nuit. La légende raconte qu’a l’aube de cette nuit le temps est généralement pluvieux. Ce sont les larmes de la tisserande qui doit se séparer de ses enfants et de son mari.
Le pont de pies est ancré dans la culture populaire
La tristesse de leur histoire généra l’émotion générale. Cette sympathie populaire perdure encore de nos jours. Ainsi, le soir du septième jour du septième mois du calendrier lunaire, beaucoup de personnes restent dehors à admirer les cieux. Il observent deux constellations voisines de la Voie Lactée. Se sont respectivement le Bouvier et la Tisserande. Deux petites étoiles brillent à côté de la constellation du Bouvier. Le gens pensent que ce sont ses enfants qui viennent également voir leurs mères. Ils sont ainsi réunis par le pont de pies l’espace d’une nuit. Dans certaines régions, la tradition reste très vivace. Des offrandes sont faites à la tisserande pour la remercier d’avoir enseigné son art aux humains. Ils lui est ainsi demandé de continuer d’aider les humains à confectionner des étoffes de qualité. Cette coutume est désignée en Chine par l’expression « demander au ciel l’habileté ».
Ces soirs là, quand la brise fait remuer les feuilles et bruisser les herbes, nul doute que les jeunes gens y entendent les mots d’amour que se murmurent la Tisserande et le Bouvier.