Quelle présence pour le Wushu aux JO ?
L’année 2024 ne sera pas marquée par l’arrivée du Wushu au JO.
Malgré tous les efforts de l’IWUF (Fédération internationale du Wushu crée en 1990) les JO 2024 ne verront toujours pas apparaitre nos pratiques dans leurs programmes. Ces efforts sont pourtant largement soutenus par le gouvernement Chinois mais n’ont toujours pas aboutis à l’heure actuelle. Il est vrai que les places sont chères et que de nombreux sports sont en balance. A chaque édition, certains disparaissent et d’autres font leur entrée. Pour exemple le Karaté, qui bien que présent à Tokyo en 2020 ne sera plus Olympique en 2024.
Les efforts ne datent pourtant pas d’hier. Déjà en 1936, l’équipe nationale de Chine s’était rendue à Berlin pour accomplir une démonstration de Wushu lors des 11ème Jeux Olympiques.
Le monde entier sombra ensuite dans la guerre, et la République populaire de Chine sera fondée en 1949. La Chine se fermera alors à l’Occident, et le Wushu n’aura plus de visibilité internationale pendant une longue période. Il faudra attendre les films de Bruce Lee à la fin des années 70 pour que les Arts Martiaux Chinois suscitent de nouveau de l’intérêt en occident
Les avancées récentes
D’un point de vue sportif, ce n’est qu’au début du siècle, en vue des JO de Beijing 2008, que l’IWUF redouble d’efforts. Elle réussira seulement à obtenir du CIO l’autorisation d’organiser un tournoi international de Wushu parallèlement aux JO. Cet évènement sera nommé « the 2008 Beijing Olympic Games Wushu Tournament » Ce tournoi ne sera pourtant pas reconnu comme représentant officiellement un sport de démonstration dans le cadre olympique.
Par la suite, une timide avancée se produit au niveau des JOJ (Jeux Olympiques de la Jeunesse)
Le wushu est dans un premier temps invité comme épreuve de démonstration aux JOJ de Nanjing 2014. Il sera officiellement sport olympique aux JOJ de Dakar 2026. Quarante-huit athlètes participeront ainsi à quatre épreuves : Chang Quan femmes, Chang Quan hommes, Taiji Quan femmes et Taiji Quan hommes.
Le chemin à parcourir reste long, mais cette présence aux JOJ marque une réelle progression dans la voie de l’olympisme.
Le Wushu aux JO pourquoi faire ?
Nous pouvons bien sur nous interroger sur l’intérêt de faire de notre pratique une discipline Olympique. Ceci aurait de toute façon des conséquences à double tranchant.
Pour les points positifs, il est clair que la médiatisation provoquée par les JO aurait des retombées bénéfiques en terme de popularité. Ceci pourrait booster les inscriptions dans nos clubs respectifs et nous ne pourrions qu’en être satisfaits.
Le nombre de licenciés augmenterait ainsi au niveau national, au grand bonheur de la fédération qui souhaite naturellement être la plus puissante et la plus visible possible. Nous savons tous que le nombre de pratiquants et la présence médiatique sont en général proportionnels aux subventions et autres retombées financières. D’un point de vue général, nos disciplines aurait plus facilement accès à nombres d’infrastructures et de manifestations.
Par contre, la standardisation, voire la modernisation, des pratiques concernées est souvent la rançon de ce type d’évènement. Nombreux penseront que nos disciplines s’en trouveront appauvries, et il est certain que l’aspect traditionnel passera au second plan.
Citons le grand maitre Minoru Mochisuki, décédé le 30 mai 2003. Cette légende des arts martiaux qui cumula 58 Dan dans 8 disciplines se pose effectivement comme référence incontournable. Minoru Mochisuki milita jusqu’à la fin de sa vie pour faire sortir le Judo du giron Olympique. Pour lui, tout art martial impliqué dans ce type de démarche ne pouvait que perdre son âme et se dénaturer
Quel sera l'avenir ?
Cette prise de position est très radicale et il y a sans doute moyen à compromis. En tout cas, pour rester sur l’exemple olympique du Judo, il émerge aujourd’hui au Japon deux sensibilités distinctes. Le Judo en tant que sport de combat Olympique, et le Judo en tant que Budo ( Art martial traditionnel ) .
Le but n’est pas de porter des jugements, chacun de ces aspects restant porteur de ses qualités et de ses valeurs. Ce qui est certain, c’est que ce sont aujourd’hui deux pratiques différentes.
Qu’en sera il des Arts Martiaux et Energétiques Chinois de demain ?
Ces articles ne sont pas exhaustifs et n’ont pas la prétention de véhiculer des vérités absolues. Ils ont uniquement pour but de faire découvrir nos pratiques et de faire partager notre enthousiasme. N’hésitez donc pas à nous laisser un commentaire. Nous ne doutons pas que vos retours seront enrichissants et ne manqueront pas de nous encourager dans notre travail.
